Juché à coté de la Flèche d’or il en est un peu le purgatoire symbolique…..sans être une passerelle d’accès non plus, le vieux filou de patron du rade se contentant de vendre sa bière et de ponctionner une partie du cout de entrées faisant peut de cas de la qualité de leur musique, balançant a qui veut l’entendre que les Négresses vertes ont fait leur armes entre ses murs (bodega…beaux dégats).
Mais en secouant la boue on trouve des pépites… je me pointe donc au gambetta en espérant une soirée faste (en plus c’est gratos pour une fois..)
Et elle le sera.
Premier artiste à entrer en scène Polo (http://www.myspace.com/cguillaume), un petit mec, seul à la guitare sèche, venu là pour dépanner ses potes en mal d’accompagnateurs. Le genre de type qui ne paye pas de mine, qu’on toise d’une œillade en le voyant débarquer sur scène, mais qui te souffle dès la première note.
D’une voix pure et assurée il livre quelques ballades folk plus que touchantes, des accents de Jeff Buckley et Radiohead dans l’air, oui rien que çà… lâché avec sa guitare devant un feu de camp, ce gars doit se transformer en dangereux prédateur à gonzesse, je le détesterai bien rien que pour ça, tiens !
Renseignement pris, Polo officie en tant que bassiste dans le groupe Baden Baden, il doit y être ce que Ritchie Sambora est a Bon Jovi (une caricature de rockeur viril chevelu a la guitare bavarde une menace permanente pour le chanteur titulaire)
A sa suite le groupe Senators in Bondage (http://www.myspace.com/senatorsinbondage). Eux j’en ai déjà entendu parler, notamment par l’excellent blog Bd de leur batteur-chanteur Elias (http://elias.over-blog.net)
Le style change radicalement, power trio dans les règles de l’art, les Sénateurs ont vraisemblablement pour idoles Gang of Four ou A certain Ratio. Guitare acérée et basse sautillante en avant, une tension évidente émane de leur musique, accentuée par le timbre neutre du chanteur, semblant, d’un ton détaché conter des chroniques de l’horreur humaine ordinaire…
Quelques soucis techniques viennent perturber le set, une pédale mal fixée, une corde qui casse mais les sénateurs assurent et l’assemblée (en comité restreint) approuve.
Enfin le groupe Rouge (www.myspace.com/rougerougered) également un trio, prend la place sur la scène. Un set court, cinq chansons, bien suffisant pour faire preuve de leur talent.
Power pop indé planante, chansons bien ciselées qui allient refrains accrocheurs et structures bien pensées…
L’équipe rouge dispose en ossature défensive d’une section rythmique efficace et imaginative qui laisse à leur numéro 10, un guitariste chanteur, la place pour alterner nappes entêtantes (le morceau d’introduction) et riffs mélodieux modulés par l’utilisation parcimonieuse de réverbération et distorsions.
Si le meneur de jeu est encore un peu tendre (voix parfois fébrile et timidité manifeste) le collectif bien huilé et la présence sur le banc des coach My Vitriol et Smashings Pumpkins devrait permettre l’équipe de prétendre à la montée en division supérieure sous peu.
Ca valait bien une programmation de la Flèche d’or tout ça…en même temps entre un match au Parc des princes et un autre au stade Bauer de Saint ouen, la qualité de jeu n’est pas très différente ces temps ci …..